Malgré les programmes de destruction des armes légères, les conflits armés ne faiblissent pas à travers le monde. De la RDC au Sahel, de Gaza au Liban, les armes, légères ou lourdes, continuent de semer la mort. À quoi rime alors la journée du 9 juillet, censée promouvoir la paix par le désarmement ?
Le 9 juillet de chaque année est consacré à la destruction des armes légères. Cette journée symbolique est censée rappeler l’importance de réduire la circulation de ces engins de mort qui pullulent dans les zones de conflit. Pourtant, les réalités sur le terrain contredisent souvent cet idéal.
En République Démocratique du Congo, au Soudan, à Gaza, au Liban, et dans d’autres régions instables, les armes continuent de tuer. Dans les pays du Sahel, les conflits asymétriques provoqués par les groupes terroristes frappent durement le Bénin, le Nigeria, le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Les bilans humains et matériels sont lourds. Le Tchad, le Cameroun ou encore la Côte d’Ivoire ne sont pas en reste.
Des programmes de destruction, mais…
Face à cette prolifération meurtrière, des initiatives sont pourtant en cours. Plusieurs pays africains comme le Nigeria, le Ghana, la Somalie, la RDC, le Bénin ou encore la Sierra Leone ont mis en place des programmes de destruction d’armes légères. Ces actions sont souvent soutenues par des partenaires internationaux comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Bureau des affaires de désarmement de l’ONU, ou encore l’OTAN.
Des organisations telles que Saferworld ou IANSA œuvrent également dans ce sens, avec des campagnes de collecte, de sensibilisation, et de formation des forces de sécurité. La destruction physique des armes se fait par broyage, découpage, fusion ou incinération dans des sites sécurisés, allant des centres militaires aux usines de recyclage.
Un désarmement partiel face à une prolifération continue
Mais malgré ces efforts, le problème demeure. Car les armes détruites sont bien souvent remplacées. Certaines, prétendument détruites, réapparaissent dans les circuits clandestins, conséquence de la corruption ou de la mauvaise gestion des stocks. Le commerce illégal reste florissant, alimenté par des réseaux internationaux qui fournissent les groupes armés en Afrique, en Amérique Latine ou au Moyen-Orient.
La destruction des armes, aussi noble soit-elle, ne peut donc suffire. Elle ne représente qu’un volet parmi d’autres dans la lutte contre l’insécurité. Il est impératif d’y associer des politiques de prévention, une régulation stricte du commerce des armes, des stratégies de gouvernance plus rigoureuses et surtout, une résolution durable des conflits.
La vraie question : d'où viennent ces armes ?
Si les armes circulent, il faut aussi se demander d’où elles viennent. Les réponses à cette question pointent souvent vers des pays industrialisés, producteurs majeurs d’armes, qui alimentent directement ou indirectement les foyers de guerre à travers le monde. Tant que ces circuits ne seront pas démantelés, les programmes de destruction, aussi bien conçus soient-ils, ne seront que des gouttes d’eau dans un océan de violences.
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