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Justice historique

Le Ghana relance le débat sur les réparations coloniales

Le Ghana relance le débat sur les réparations coloniales

À l’occasion d’un sommet panafricain à Accra, le Ghana élève la voix pour exiger des réparations face aux crimes historiques de la colonisation et de l’esclavage. Un appel fort qui ravive les attentes des peuples africains en quête de justice.

Un plaidoyer pour la mémoire et la justice

Le Ghana, figure emblématique de la lutte pour l'indépendance africaine, a une nouvelle fois pris la tête du combat pour la reconnaissance des souffrances infligées aux peuples du continent durant des siècles d’esclavage et de domination coloniale. Lors d’un sommet panafricain organisé à Accra ce lundi 15 juillet 2025, les autorités ghanéennes ont appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités historiques en accordant des réparations aux nations africaines.

Devant un parterre de dirigeants, d’intellectuels, de militants et de descendants d’esclaves venus du monde entier, le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a réaffirmé que "le temps est venu de réparer les torts du passé" en soulignant que l’Afrique ne saurait continuer à porter seule le fardeau des traumatismes hérités du colonialisme.

Un message adressé aux anciennes puissances coloniales

Ce plaidoyer s’adresse directement aux anciennes puissances coloniales, notamment les pays européens, invités à reconnaître formellement leurs responsabilités dans les crimes liés à la traite transatlantique et à l’exploitation coloniale. Pour le président Akufo-Addo, les simples excuses ne suffisent plus : "L'Afrique mérite réparation. Pas seulement en mots, mais en actes."

Plusieurs experts présents au sommet ont abondé dans le même sens, estimant que les séquelles de la colonisation continuent de freiner le développement économique, social et culturel du continent. Des voix ont également plaidé pour la restitution intégrale des biens culturels pillés pendant l’époque coloniale.

Une dynamique continentale en construction

Ce sommet s’inscrit dans une dynamique plus large portée par plusieurs pays africains et diasporas noires à travers le monde, qui exigent réparation et justice. Il témoigne d’un sursaut de conscience collective et d’un désir croissant d’asseoir la souveraineté africaine sur des bases historiques justes.

Le Ghana, qui a instauré l’année 2019 comme "Année du Retour" pour commémorer les 400 ans du début de la traite transatlantique, continue de jouer un rôle moteur dans ces initiatives mémorielles et diplomatiques.

Et maintenant ?

L’appel lancé à Accra constitue un nouveau jalon dans le long combat pour la justice historique. Reste à savoir si les États interpellés entendront enfin l’exigence de réparation ou s’ils continueront de tergiverser face à l’une des plus grandes injustices de l’Histoire.

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