Une journée pour honorer la lutte contre l’impunité… et questionner la crédibilité de la justice internationale
Le 17 juillet de chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée de la justice pénale internationale, une date marquante qui commémore l’adoption, en 1998, du Statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI). Ce jour symbolise la volonté des États de lutter contre l’impunité et de protéger les peuples contre les crimes les plus graves : génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes d’agression. Au Bénin comme ailleurs, cette journée est aussi l’occasion d’un regard critique sur le fonctionnement de la justice internationale.
Un devoir de mémoire, une urgence d’action
Depuis sa création, la Cour pénale internationale s’efforce de juger les auteurs de crimes odieux à travers le monde. La journée du 17 juillet invite à se souvenir des combats menés pour une justice équitable au niveau mondial, mais surtout à renforcer aujourd’hui les mécanismes de justice, soutenir les victimes, protéger les témoins et promouvoir la paix durable.
Au Bénin, cette journée donne lieu à des conférences, des ateliers, des projections de documentaires et des campagnes de sensibilisation, portées par la société civile et les institutions judiciaires. Le but : éduquer les citoyens sur le rôle et les limites de la justice pénale internationale, et encourager la coopération avec la CPI.
Un tribunal pour tous, ou seulement pour l’Afrique ?
Mais cette noble ambition souffre de critiques récurrentes, notamment sur son impartialité. Depuis plusieurs années, la CPI est accusée de cibler principalement les dirigeants africains, tandis que des crimes graves commis dans d’autres régions du monde semblent échapper à son autorité.
La justice, censée être universelle, donne parfois le sentiment d’une application sélective.
Des voix s’élèvent pour dénoncer une instrumentalisation politique de la CPI. Le cas du président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre en Ukraine, a été rejeté par Moscou comme étant sans valeur juridique. De même, en novembre 2024, les mandats émis contre les dirigeants israéliens Benjamin Netanyahou et Yoav Gallant ont soulevé de nombreuses contestations, tant sur le plan diplomatique que juridique.
Une paix mondiale encore hypothétique
Dans un monde où les conflits se multiplient et où les armes non conventionnelles ravagent des populations entières, la justice internationale semble peiner à imposer ses règles. L’absence de sanctions contre les « grandes puissances » alimente la frustration des peuples victimes, et affaiblit la légitimité de la CPI.
La paix, pourtant essentielle à la stabilité du monde, reste un idéal lointain si la justice ne parvient pas à s’exercer de manière équitable, sans pression politique, ni traitement de faveur. Tant que certains États se comporteront en gendarmes du monde au-dessus des lois, le spectre d’une nouvelle guerre mondiale demeurera une inquiétude réelle.
Un appel à la conscience collective
Le 17 juillet ne doit pas être un simple rituel diplomatique, mais un temps fort d’engagement collectif. Pour que la justice internationale soit crédible et respectée, elle doit être équitable, indépendante, accessible à tous, et surtout capable de punir tous les crimes, sans distinction d’origine ni de statut.
Car sans justice, il ne peut y avoir de paix durable. Et sans paix, l’avenir du monde reste suspendu à la colère des peuples trahis et à la violence des puissants.
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