Invité de l’émission « De vous à nous » sur Peace FM ce dimanche 22 juin 2025, le Maire de Porto-Novo, Charlemagne N. YANKOTY, a déroulé un bilan maîtrisé et volontariste de sa gouvernance. Entre avancées concrètes, plaidoyers institutionnels et sincérité politique, l’édile de la capitale a offert un regard lucide et ambitieux sur les défis de sa ville et les secousses de son parti.
Une capitale apaisée, un leadership assumé
« Porto-Novo va bien. » D’un ton serein, le maire Charlemagne N. YANKOTY donne d’emblée le ton. Sous sa gouvernance, la ville capitale affiche une stabilité retrouvée, fruit d’investissements conséquents dans les infrastructures de base : santé, éducation, voirie… Mais aussi grâce à l’appui du Chef de l’État, avec en ligne de mire, le projet phare de l’Hôtel de Ville, financé à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA.
Le projet écologique « Porto-Novo Ville Verte » incarne également cette vision moderne et durable. Côté paix sociale, le Maire a mis en lumière les succès de la médiation municipale, notamment dans la résolution de la crise musulmane locale ou celle des Dragons de l’Ouémé, contribuant à relancer la cohésion et la vie communautaire : « Porto-Novo respire mieux », affirme-t-il avec satisfaction.
Des moyens contraints, mais une volonté tenace
Derrière les avancées, la réalité budgétaire est moins reluisante. La centralisation de l’état civil et du foncier a réduit l’autonomie financière des communes. Porto-Novo, malgré sa stature, se classe 23e pour la consommation des dotations FADeC. Mais le Maire relativise : « Ce n’est pas un problème d’incapacité, mais de lourdeurs administratives. » Il cite les retards dans les procédures de passation des marchés et les contrôles financiers comme obstacles majeurs, tout en saluant l’engagement de ses équipes pour maintenir une gestion responsable.
Décentralisation : cap sur un rééquilibrage nécessaire
Charlemagne YANKOTY soutient avec conviction la réforme de la décentralisation, même si ses débuts furent heurtés. Pour lui, l’introduction des Secrétaires Exécutifs est une avancée pour professionnaliser la gestion municipale. Toutefois, des malentendus ont brouillé les rôles : « Le Maire reste le responsable politico-administratif de la Commune. Le SE exécute sous supervision. »
Il appelle à un réajustement du cadre légal, afin d’aligner la réforme sur les réalités du terrain et de redonner toute sa place à l’élu local.
Un dialogue État-communes à pérenniser
L’édile voit d’un bon œil le séminaire du 13 juin 2025 entre le Chef de l’État et les Maires. Une rencontre inédite qui, selon lui, renforce le dialogue entre le pouvoir central et les territoires. Il propose d’en faire un rendez-vous annuel pour que la voix des élus locaux participe activement à l’ajustement des réformes.
Crise politique : une foi en la paix et en l’avenir
Sur la crise interne à l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), le ton est grave. Charlemagne YANKOTY déplore la perte des valeurs militantes et l’effritement de la parole donnée. Sans accuser nommément, il évoque une crise morale : « C’est comme si l’homme de Porto-Novo ne respectait plus sa parole. »
Face à ce désenchantement, il remet sa confiance à Dieu et plaide pour la paix : « Ma prière est que la paix revienne. » Et si la scission devient inévitable ? « Nous nous adapterons », tranche-t-il.
2026 en ligne de mire : se tenir prêt, mais uni
Concernant les élections générales de 2026, le Maire affirme qu’il se tient prêt à toute éventualité, mais attend les choix de son parti pour décider de sa candidature. En attendant, il relance la mobilisation de la base : « Nous fouettons les cellules. »
Pour lui, l’avenir de l’UPR passe par un retour aux fondamentaux : loyauté, honnêteté et intérêt général. « L’unité est encore possible », conclut-il, appelant à un sursaut collectif pour une Porto-Novo fidèle à son histoire et résolument tournée vers l’avenir.
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