La circulation routière au Bénin est de plus en plus marquée par une série noire d’accidents impliquant des camions poids lourds. Entre vétusté des véhicules, surcharge, fatigue au volant et infrastructures fragiles, le danger rôde à chaque carrefour.
Une dépendance dangereuse aux camions
Privé d’un réseau ferroviaire fonctionnel pour relier le port de Cotonou aux grandes villes de l’intérieur, le Bénin s’est vu inonder de camions de transport, souvent importés d’occasion. De véritables mastodontes mécaniques sillonnent nos routes, transformant parfois leur passage en cauchemar pour les autres usagers.
Le mois de juin 2025 en est tristement révélateur. Dans la nuit du 19 au 20 juin, deux camions sont entrés en collision dans l’arrondissement d’Offè, commune de Savè, faisant plusieurs blessés graves. À peine une semaine plus tard, le 27 juin, un autre drame survient au carrefour IITA à Abomey-Calavi : un camion perd le contrôle, percute des motocyclistes sur la piste cyclable. Résultat : un mort et quatre blessés graves. Les ministres de la Santé, Benjamin Hounkpatin, et des Infrastructures, José Tonato, se sont rendus sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts.
Des véhicules à bout de souffle
Au cœur de cette crise, deux maux reviennent en boucle : la surcharge et la vétusté des véhicules. Ces camions mal entretenus, souvent en fin de vie, sont poussés à leurs limites. Ils endommagent les routes, usent prématurément leurs pneus et deviennent des bombes roulantes.
Le non-respect du code de la route aggrave la situation : excès de vitesse, distances de sécurité ignorées, alcool au volant, fatigue extrême et parfois absence de formation adéquate des chauffeurs.
Sans oublier la signalisation routière défaillante, l’absence de garde-fous et l’indiscipline généralisée qui renforcent la vulnérabilité des usagers.
Le prix humain et économique
Au-delà des vies brisées, les accidents liés aux camions provoquent des pertes économiques colossales : soins médicaux, indemnisations, arrêts de travail, destruction de marchandises et de véhicules, sans compter les dégâts aux infrastructures. Le climat d’insécurité sur les routes devient un frein au développement, une source d’angoisse permanente pour les usagers.
Agir maintenant pour sauver des vies
Face à l’urgence, plusieurs axes d’action s’imposent :
- Contrôle rigoureux de la vitesse et de l’état des véhicules,
- Formation obligatoire et continue des chauffeurs,
- Sensibilisation sur les risques de surcharge, de fatigue et d’alcool,
- Application stricte des sanctions pour toute infraction,
- Lutte contre la corruption dans les services de contrôle routier,
- Campagnes de sécurité routière coordonnées entre autorités et société civile.
La sécurité routière ne doit plus être un vœu pieux. Elle est un enjeu de santé publique, de développement économique et de dignité humaine. Pour que les routes du Bénin cessent d’être des couloirs de mort, l'engagement de tous est nécessaire.
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