La demande des Démocrates réclamant la démission immédiate du ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, n’a pas trouvé d’écho favorable. Le gouvernement et des acteurs de la mouvance opposent une fin de non-recevoir, arguant de la nécessité pour le candidat désigné de finaliser le budget 2026.
L’opposition croyait tenir un argument de poids. Vendredi 5 septembre 2025, le parti Les Démocrates (LD) a exigé la démission immédiate de Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances, fraîchement désigné candidat de la mouvance présidentielle pour l’élection de 2026. Motif avancé : impossibilité de concilier gestion des affaires publiques et campagne électorale, au nom de l’éthique et de l’équité entre candidats.
Face à cette demande, la riposte de la mouvance a été ferme. Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole, a écarté toute précipitation. « Le temps viendra pour lui de se mettre en congé du gouvernement. Ce n’est pas cette opposition qui nous apprendra à bien faire les choses », a-t-il martelé lors d’une conférence à la salle Fleuve Jaune du ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement invoque une raison essentielle : la préparation du budget général de l’État 2026. « Nous sommes à la veille de la session budgétaire. Les équipes du ministère travaillent activement à finaliser le projet qui doit être transmis à l’Assemblée nationale, soutenu en commission et en plénière », a expliqué Houngbédji. Romuald Wadagni, selon lui, restera donc en poste jusqu’à l’achèvement de ce processus avant toute mise en congé.
Concernant les craintes liées aux quitus fiscaux, le porte-parole a tenu à rassurer. « Wadagni n’a pas le pouvoir d’empêcher l’administration fiscale de délivrer le quitus à qui remplit les conditions », a-t-il insisté, tout en rappelant les réformes post-2016 ayant mis fin aux pratiques de clientélisme et de pressions politiques dans l’administration publique.
Dans le même élan, l’acteur politique Bertin Coovi est monté au créneau pour défendre le ministre-candidat. Dans une vidéo diffusée sur TikTok, il a rappelé le précédent de 2016, où Lionel Zinsou, désigné par Boni Yayi, n’avait pas quitté son poste de Premier ministre malgré des appels similaires. « C’est Boni Yayi qui a établi la règle, et cette règle doit valoir aujourd’hui », a-t-il tranché, invitant Wadagni à ne pas céder à la pression des Démocrates.
Pour Coovi, la seule raison valable de quitter ses fonctions serait de se consacrer pleinement à sa campagne, mais certainement pas pour se conformer à une injonction de l’opposition.
Ainsi, la bataille politique autour du départ ou non de Romuald Wadagni du gouvernement ne fait que commencer. Mais pour l’instant, la mouvance ne cède pas : son candidat reste à son poste, avec pour priorité la gestion du budget 2026.
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