À l’occasion de la 11ᵉ Conférence et Assemblée générale de la Waapac tenue à Abuja, le député Nicaise Kotchami Fagnon a présenté le modèle béninois de contrôle des finances publiques, reconnu comme l’un des plus performants en Afrique francophone.
La table ronde sur le thème « Commissions des finances et des comptes publics : qui fait quoi et pourquoi ? » a réuni, le 9 septembre 2025, des parlementaires du Togo, de la Gambie, du Ghana et du Bénin. L’honorable Nicaise Kotchami Fagnon, membre de la Commission des finances et des échanges de l’Assemblée nationale du Bénin, y a exposé les bonnes pratiques béninoises en matière de contrôle parlementaire et juridictionnel de la dette publique.
Deux piliers de contrôle
Le député a expliqué que le système béninois repose sur deux institutions indépendantes :
- La Commission des finances et des échanges (CFE), chargée de l’examen et du vote des lois de finances, du suivi de leur exécution et de l’analyse de la stratégie nationale d’endettement.
- La Cour des comptes, qui intervient en aval par l’audit, la certification et l’évaluation de l’efficacité des ressources mobilisées.
Ces deux institutions, bien que séparées, travaillent désormais en synergie grâce à un accord de coopération signé en juin 2025.
Innovations et transparence
Cette collaboration a permis d’introduire plusieurs innovations : adoption de lois de programmation pluriannuelle intégrant des plafonds de dette soutenable, auditions régulières du gouvernement sur la dette, débats publics d’orientation budgétaire, et examen trimestriel des rapports d’exécution.
Le Bénin s’est distingué par son budget ouvert, salué par les évaluations internationales : premier pays francophone et deuxième en Afrique, après l’Afrique du Sud, en matière de transparence budgétaire.
Un contrôle vivant
Nicaise Kotchami a insisté sur le rôle actif des députés, qui descendent régulièrement sur le terrain pour vérifier l’impact réel des fonds publics sur les populations. Il a aussi évoqué la flexibilité accordée au gouvernement pour la signature des accords de financement, tout en soulignant que l’exécutif reste tenu de rendre compte au Parlement dans un délai de 90 jours, garantissant ainsi que la rapidité ne se fasse pas au détriment du contrôle. Ainsi, le modèle béninois, fondé sur transparence, complémentarité institutionnelle et rigueur parlementaire, s’impose comme une référence en Afrique.
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