La désignation de Romuald Wadagni comme candidat de la mouvance présidentielle ne cesse de provoquer des secousses dans la classe politique béninoise. Entre ralliements inattendus et démissions fracassantes, l’opposition peine à garder le cap à quelques mois de l’échéance électorale.
Le dimanche 31 août 2025, l’annonce officielle de la candidature de Romuald Wadagni a créé un véritable électrochoc. Si elle a suscité un large enthousiasme au sein de l’opinion nationale et internationale, cette désignation dépasse les cercles traditionnels de la mouvance pour atteindre des acteurs politiques jusque-là rangés dans l’opposition.
En effet, après les prises de position remarquées d’Ousmane Batoko et de l’ancien président Nicéphore Soglo, c’est le député Léon Basile Ahossi, cadre influent du parti Les Démocrates (LD), qui a franchi le pas en soutenant publiquement Romuald Wadagni. Une adhésion aussitôt suivie par Bertin Koussi, coordonnateur du LD à Tori-Avamey, qui justifie son ralliement par « l’élan populaire et l’espoir d’unité » que suscite l’actuel ministre des Finances.
« Nos populations attendent en 2026 un candidat capable de préserver l’unité nationale et de consolider les acquis », a-t-il déclaré dans un message invitant ses militants à « s’inscrire dans la dynamique du peuple ».
Mais cette vague de ralliements fragilise davantage Les Démocrates, dirigés par Boni Yayi, qui continuent de réclamer la démission de Wadagni du gouvernement pour cause de conflit d’intérêts. Plus encore, l’opposition est désormais traversée par des fractures profondes.
Le vendredi 5 septembre, le Mouvement Populaire de Libération (MPL) d’Expérience Tèbé a annoncé son retrait du Cadre de concertation de l’opposition. Selon son président, cette décision résulte de « l’absence de cohésion » et du caractère « stérile » des actions menées jusqu’ici. « La cohésion et le consensus prônés ne sont que des mots creux », a-t-il asséné en présentant sa démission du poste de 2e coordonnateur adjoint du Cadre.
Ces défections en cascade soulèvent une interrogation : le MPL et d’autres figures hésitantes ne finiront-ils pas, eux aussi, par se tourner vers la dynamique Wadagni ?
Une chose est sûre : à mesure que l’échéance de 2026 approche, l’opposition béninoise semble s’enfoncer dans une crise existentielle, pendant que le candidat de la mouvance gagne en assise et en légitimité.
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