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Débat d'orientation pour le budget de l'Etat gestion pour 2026

Les députés balisent les priorités nationales

Les députés balisent les priorités nationales

À l’Assemblée nationale, les élus ont tenu, sous l’égide du Président Louis Vlavonou, le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) pour 2026. Entre consolidation économique, réduction du déficit et nouvelles perspectives sociales, le ministre d’État Romuald Wadagni a présenté les grandes lignes d’un avenir budgétaire plus ambitieux, tandis que les députés ont formulé des recommandations fortes pour un budget plus inclusif et territorialement ancré.

Cap sur les ambitions financières de 2026

Conformément à l’article 59 de la loi organique n°2013-14 relative aux lois de finances, le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) s’est tenu le vendredi 27 juin 2025 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Sous la présidence de Louis Gbèhounou Vlavonou, les députés ont échangé avec le ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, sur la trajectoire budgétaire du Bénin pour 2026.

La Commission des finances et des échanges, présidée par l’honorable Gérard Gbénonchi, a d’abord dressé un état des lieux des finances publiques sur la période 2022-2024. Il en ressort que la mobilisation des recettes reste dynamique : 1 895,6 milliards FCFA collectés en 2024, soit 14,6 % du PIB, traduisant une progression de 26,5 % en trois ans.

Investissements en hausse, déficit en baisse

Les dépenses publiques ont également grimpé, portées par les investissements et les mesures de soutien à l’économie. Elles atteignent 2 344,8 milliards FCFA en 2024, contre 1 086,3 milliards en 2016, soit une augmentation de 115,9 %. Notamment, les dépenses d’investissement ont bondi de 213 %, représentant 40,7 % des dépenses totales en 2024, contre 28,1 % en 2016.

Malgré cette hausse des dépenses, le déficit budgétaire prévu pour 2025 est contenu : 441,1 milliards FCFA, soit 2,9 % du PIB, en baisse par rapport aux 3 % de 2024. Ce recul reflète une volonté du gouvernement de maintenir les équilibres macroéconomiques.

Perspectives 2026-2028 : cap sur le social et la transformation

Sur la période 2026-2028, le gouvernement entend consolider les acquis du PAG 2021-2026, avec une insistance sur la transformation structurelle de l’économie, la nutrition, l’éducation, la santé et la recherche.

Parmi les projets phares dès 2026 :

  • L’extension du programme de prise en charge nutritionnelle des 1000 premiers jours dans les 77 communes ;
  • Le renforcement de Sèmè-City, pôle d’innovation et de savoir ;
  • La modernisation des plateaux techniques hospitaliers.

L’État prévoit également d’engager les discussions avec le FMI pour un nouveau programme économique, tout en continuant à maîtriser les dépenses de fonctionnement.

Les préoccupations des députés

Les élus ont formulé de nombreuses recommandations, traduisant leur vigilance sur l’efficacité des politiques publiques. Parmi les préoccupations exprimées :

  • La centralisation des lignes budgétaires pour l’eau ;
  • Le faible taux de consommation des crédits communaux ;
  • Le non reversement des impôts locaux ;
  • La création d’un département de coordination économique avec le Nigeria ;
  • La nécessité d’un projet agricole structurant pour la vallée de l’Ouémé, Karimama et le bassin du Mono ;
  • Le renforcement de la ligne budgétaire dédiée à la sécurité ;
  • La promotion de l’emploi des jeunes et du dialogue social ;
  • La formalisation des entreprises informelles ;
  • La mise en place d’une base de données sur les artisans qualifiés.

Les députés ont également demandé plus de clarté sur les projections de recettes, les effets des chocs exogènes et le coût des financements accordés aux PME.

Recommandations clés retenues

À l’issue des débats, plusieurs recommandations ont été formulées :

  • Centraliser les lignes budgétaires liées à l’eau en un seul projet national ;
  • Réorienter le budget vers les petits producteurs agricoles pour approvisionner les cantines scolaires ;
  • Créer de nouvelles zones économiques spéciales ;
  • Mieux défendre les intérêts des entreprises nationales en sous-traitance ;
  • Réduire le coût du crédit pour les PME ;
  • Étendre le programme des cantines scolaires aux zones non couvertes ;
  • Renforcer le suivi-évaluation des projets publics.

En somme, ce Débat d’Orientation Budgétaire confirme l’ambition du Bénin de maintenir une gestion rigoureuse, tout en orientant les priorités vers l’investissement, le développement local et la justice sociale.

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