Alors que les prochaines élections s’annoncent pour le début de l’année 2026, les tensions montent déjà dans le paysage politique béninois. À six mois du lancement des hostilités électorales, des passes d’armes verbales secouent la classe politique, autour du très sensible Code électoral. La polémique enfle, alimentée par les inquiétudes soulevées par le parti Les Démocrates, qui crie à la crise en devenir.
Des textes « crisogènes » selon l’opposition
Le 18 mai 2025, au siège du parti à Cotonou, Les Démocrates ont convié journalistes et influenceurs à une séance d’analyse critique du Code électoral en vigueur. Pour les partisans de l’ancien président Boni Yayi, certains articles de ce texte fondamental posent de sérieux problèmes. Les articles 17, 42, 66, 93, ainsi que les nouveaux articles 132 et 146, sont pointés du doigt. En particulier, la question du parrainage présidentiel, jugée trop contraignante, cristallise les critiques.
Le parti estime que les seuils exigés pour obtenir le parrainage des députés ou des maires constituent une barrière à la participation, biaisant ainsi le jeu démocratique. En comparant les dispositions béninoises à celles d'autres pays africains, Les Démocrates concluent à une surenchère du législateur béninois, qui rend difficile toute alternance.
Une réponse ferme du gouvernement
Cinq jours plus tard, le 23 mai, c’est le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, qui est monté au créneau. Lors d’un échange avec les médias en ligne, notamment dans les locaux de 24 heures au Bénin, il a fermement rejeté les allégations de l’opposition. Pour lui, le Code électoral, loin d’être discriminatoire, s’applique de manière uniforme à toutes les formations politiques, qu’elles soient de la majorité ou de la minorité. Il a insisté sur le respect des lois de la République comme condition sine qua non de participation aux élections.
Un débat qui réveille la scène politique
Ces joutes verbales, si elles traduisent les clivages persistants entre pouvoir et opposition, ont aussi le mérite de raviver une vie politique que certains jugeaient trop assoupie. Elles interrogent néanmoins : ces polémiques servent-elles réellement la démocratie ou ne visent-elles qu’à polariser davantage le débat national ?
À force de comparer les réalités béninoises à celles d’autres nations, certains acteurs risquent d’oublier que toute construction politique repose avant tout sur les fondations sociologiques propres à chaque pays. Une transposition mécanique pourrait conduire à une impasse, voire à la déroute.
À l’approche des échéances électorales, il est urgent que le débat s’élève, que les critiques soient constructives et que l’intérêt général prime sur les intérêts partisans. La stabilité démocratique en dépend.
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