Actualités
+229 01 97 90 46 40

50 ans de la CEDEAO

Le Bénin exprime ses attentes...

Le Bénin exprime ses attentes...

Entre aspirations régionales et revendications nationales

Alors que la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) souffle sa cinquantième bougie, le Bénin participe à cette célébration avec une voix singulière. Plus qu’un moment de bilan, l’anniversaire est pour Cotonou une occasion d’interpeller l’organisation régionale sur certaines attentes longtemps exprimées mais toujours insatisfaites.

Lors de son passage sur BIP Radio le 1er juin, le ministre béninois des Affaires étrangères n’a pas dressé un bilan exhaustif de la CEDEAO. Il a préféré mettre en lumière une revendication stratégique et récurrente du Bénin : l’absence d’institutions communautaires majeures sur son territoire.

« En cinquante ans d’existence, la CEDEAO a peu investi symboliquement et institutionnellement au Bénin. Nous pensons qu’il est temps que cela change », a déclaré le ministre, rappelant que plusieurs pays membres abritent des sièges d’agences et d’organes de l’organisation, tandis que le Bénin reste en marge de cette implantation.

Un message clair, dans un contexte complexe

Cette sortie, mesurée mais ferme, intervient dans un contexte où la CEDEAO traverse une phase délicate. Marquée par les tensions politiques, les retraits de certains États (Mali, Burkina Faso, Niger), et la montée de l’insécurité dans le Sahel et le golfe de Guinée, l’organisation peine à rassurer ses membres les plus engagés dans le processus démocratique.

Le Bénin, fidèle au cadre institutionnel régional, attend de la CEDEAO des signes concrets de reconnaissance et de réciprocité. 

Au-delà de la dimension symbolique, l’absence d’institutions communautaires au Bénin prive le pays d’opportunités économiques, diplomatiques et techniques qu’offre traditionnellement l’accueil d’organes régionaux.

Pas encore l’heure du bilan

En insistant sur ce point unique, le chef de la diplomatie béninoise a volontairement évité de faire le « grand bilan » des 50 ans. Car si les défis sont nombreux — de la libre circulation à la jeunesse, en passant par la sécurité et l’intégration économique —, le gouvernement béninois semble avoir choisi de se concentrer pour l’instant sur une revendication précise et stratégique : celle d’une meilleure prise en compte de sa position dans l’architecture institutionnelle de la CEDEAO.

Un appel à l’équité régionale

Le message est clair : le Bénin veut une CEDEAO plus équitable, qui reconnaît les efforts de chacun et distribue les responsabilités, les avantages et les institutions de manière plus équilibrée. À 50 ans, l’organisation est interpellée non pas seulement sur ses performances passées, mais sur sa capacité à bâtir un avenir collectif, inclusif et solidaire.

Footer - L'Emblème du Jour