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Environnement & Santé planétaire

L’ONU déploie un GIEC contre la pollution chimique

L’ONU déploie un GIEC contre la pollution chimique

Une coalition scientifique mondiale pour alerter, comprendre et prévenir les risques des substances toxiques

Face à l’escalade des menaces liées aux produits chimiques toxiques et aux déchets, l’Organisation des Nations Unies franchit un cap historique : elle met en place un groupe d’experts de haut niveau, équivalent du GIEC pour le climat, chargé de mieux cerner l’impact mondial de cette pollution invisible mais mortelle.

C’est une avancée majeure dans la gouvernance environnementale mondiale. L’ONU a officiellement lancé un nouvel organe scientifique international visant à renforcer la lutte contre la pollution chimique et les déchets toxiques. Inspiré du célèbre Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ce nouveau panel de scientifiques aura pour mission de produire des analyses rigoureuses, indépendantes et consensuelles sur les effets des substances chimiques sur la santé humaine et l’environnement.

Cette initiative répond à une urgence sanitaire et écologique mondiale. Selon les données du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), plus de deux millions de décès chaque année seraient liés à l’exposition à des produits chimiques dangereux. Des chiffres alarmants, en constante augmentation, notamment dans les pays en développement, où la réglementation reste insuffisante et le suivi quasi inexistant.

Le nouveau groupe d’experts, dit “science-policy panel”, a été officiellement approuvé par 175 pays lors de la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-5), en mars 2022 à Nairobi. Il couvre trois champs cruciaux : les produits chimiques, les déchets et la pollution. Son objectif : devenir une référence scientifique mondiale, capable d’éclairer les décisions politiques et de proposer des solutions basées sur des preuves, à l’instar du GIEC pour le climat ou de l’IPBES pour la biodiversité.

Le premier rapport est attendu d’ici à deux ou trois ans, mais des consultations entre scientifiques, gouvernements, industries et société civile sont déjà engagées. Le panel s’intéressera aussi bien aux produits chimiques industriels, aux pesticides, aux plastiques qu’aux métaux lourds, avec une attention particulière portée aux impacts sur les populations vulnérables, les enfants notamment.

Pour Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, « il s’agit d’un moment charnière pour la planète », soulignant que la pollution chimique est souvent une « crise silencieuse », masquée par l’attention médiatique accordée au climat ou à la biodiversité.

Vers une gouvernance intégrée des crises environnementales

En initiant ce panel, l’ONU mise sur une approche intégrée des grands défis écologiques, considérant que climat, biodiversité et pollution forment un triptyque indissociable. La lutte contre la pollution chimique devient ainsi une priorité mondiale, au même titre que la neutralité carbone ou la protection des écosystèmes.

Un nouvel espoir émerge : que la science serve enfin de boussole pour sortir du brouillard toxique de l’inaction.

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