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Réflexion technologique et souveraineté numérique

L’Afrique pense son avenir avec l’IA

L’Afrique pense son avenir avec l’IA

Au Bénin, une grande conférence sur l’intelligence artificielle et l’éthique a réuni chercheurs, institutions et professionnels du numérique. Entre vigilance éthique et ambitions technologiques, les participants ont esquissé les contours d’une intelligence artificielle africaine, inclusive et souveraine.

L’amphithéâtre MENSAH de l’École Nationale d’Administration (ENA) a accueilli un événement qui marquera sans doute une étape importante dans la réflexion continentale sur l’intelligence artificielle. À l’initiative de l’Organisation pour l’Émergence de l’Éducation et du Social (OES), une conférence de haut niveau s’est tenue autour d’un thème aussi stratégique que sensible : « Intelligence artificielle et éthique : quels défis pour l’Afrique de demain ? »

Professionnels du numérique, enseignants-chercheurs, ingénieurs, étudiants, représentants d’institutions internationales… Tous ont répondu présents. La forte implication de l’Institut français, de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et d’autres partenaires internationaux a souligné l’enjeu mondial que représente l’émergence de l’IA sur le continent africain.

Les échanges ont été nourris, exigeants et lucides. L’Afrique, ont répété les intervenants, ne peut se contenter d’être un terrain d’expérimentation passif dans la révolution numérique en cours. Elle doit être actrice, bâtissant ses propres modèles technologiques adaptés à ses réalités sociales, culturelles et économiques.

Au centre des débats : l’urgence de repenser la gouvernance numérique africaine. Comment s’assurer que les systèmes d’IA soient équitables, transparents et inclusifs ? Comment protéger les données africaines dans un monde dominé par les géants technologiques ? Comment faire de l’IA un levier de développement humain plutôt qu’un facteur de marginalisation ?

Les intervenants ont plaidé pour un cadre éthique fort, piloté par des institutions africaines, en lien avec les valeurs du continent. Il a aussi été question d’éducation, de formation, d’investissement local dans la recherche et l’innovation, afin que les Africains ne soient pas seulement des utilisateurs de l’IA, mais aussi ses concepteurs.

En clôture, la présidente de l’OES a salué l’engagement de son équipe et la diversité des contributions, qu’elle a qualifiées de « fondations solides pour une intelligence artificielle véritablement africaine ». Elle a lancé un appel vibrant à la collaboration entre chercheurs, institutions, sociétés civiles et citoyens pour construire une IA « fidèle à nos valeurs, utile à notre jeunesse et garante de notre souveraineté numérique ».

De cette journée intense, une certitude émerge : le futur numérique de l’Afrique ne se subira pas. Il se construit, ici et maintenant, avec lucidité, ambition et responsabilité.

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