Réunis à Rome pour le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, dirigeants africains et partenaires internationaux tirent la sonnette d’alarme : le continent est au bord d’une catastrophe humanitaire sans précédent.
À Rome, la quatrième édition du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS), co-organisée par l’Éthiopie et l’Italie, a réuni une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement autour d’un constat glaçant : l’Afrique s’enfonce dans une crise alimentaire majeure.
Du président kényan William Ruto au président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, en passant par de nombreux ministres, tous ont convergé vers la même urgence : renforcer la souveraineté alimentaire d’un continent fragilisé par les conflits, le dérèglement climatique et une aide internationale en chute libre.
À la tribune, Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, a livré un bilan alarmant : 282 millions d’Africains sont malnutris, 52 millions en insécurité alimentaire et 3,4 millions au bord de la famine. Dix millions de personnes ont déjà été contraintes de fuir leurs terres à cause de sécheresses, inondations et cyclones.
Face à cette situation, il appelle les États africains à consacrer au moins 10 % de leur PIB à l’agriculture et exhorte les partenaires internationaux à tenir leurs promesses.
Un plaidoyer soutenu par António Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui, en visioconférence, a dénoncé l’usage de la faim comme arme de guerre et appelé à une mobilisation mondiale.
Dans un contexte où les budgets d’aide internationale s’effondrent, aggravés par les crises comme celle de Gaza, le sommet a conclu sur des engagements : renforcer les partenariats et agir vite. Sans mesures structurelles, l’objectif « Faim zéro » d’ici 2030 restera une chimère.
Pour l’Afrique, l’heure n’est plus aux discours. Les enfants meurent, les terres s’appauvrissent : le droit à l’alimentation est désormais une urgence vitale.
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