Lorsqu’un parent accorde, consciemment ou non, plus d’attention à un enfant qu’aux autres, il sème une graine d’injustice qui peut éclater en conflits durables. Derrière ce favoritisme parfois banal se cache une source de blessures profondes et de ruptures familiales.
Dans bien des familles, l’étiquette d’« enfant préféré » se colle sans que les parents s’en rendent compte. Ce choix, parfois inconscient, est lourd de conséquences. Il engendre souvent une jalousie sourde, alimente les rivalités entre frères et sœurs et peut finir par fracturer l’équilibre familial.
Les enfants qui ne se sentent pas valorisés développent, au fil du temps, un sentiment d’infériorité et d’abandon. Cette impression d’être « moins aimé » fragilise leur estime de soi et leur confiance en eux. Plusieurs études démontrent que ces blessures peuvent perdurer à l’âge adulte, se traduisant par de l’anxiété, de la dépression et une difficulté à établir des relations équilibrées.
Le favoritisme parental ne naît pas toujours d’une volonté de nuire. Il résulte parfois d’une affinité naturelle pour certains traits de caractère, du sexe de l’enfant, de son âge ou même de projections inconscientes : l’enfant devient alors le réceptacle des attentes et des rêves de ses parents.
Pour éviter que ces préférences ne dégénèrent en conflit, les spécialistes recommandent une communication ouverte au sein de la famille. Chaque enfant doit pouvoir exprimer ses émotions et ses besoins. Les parents, quant à eux, doivent s’efforcer de reconnaître et de valoriser l’unicité de chacun, sans tomber dans la comparaison.
Lorsque la tension devient trop forte, la thérapie familiale peut servir de médiation pour rétablir le dialogue et reconstruire un climat harmonieux.
En définitive, reconnaître l’existence du favoritisme, aussi involontaire soit-il, est la première étape pour préserver la cohésion familiale. Derrière le sourire d’un « enfant préféré » se cachent parfois bien des larmes tues.
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