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Disparition d’une figure marquante de la presse béninoise

Philippe Hado, la voix d’une génération s’est tue

Philippe Hado, la voix d’une génération s’est tue

Le Bénin perd l’une de ses plus grandes plumes. Philippe Hado, journaliste chevronné, mentor respecté et homme de convictions, a tiré sa révérence. Dans cet hommage émouvant, Sylvanus Ayimavo, journaliste et conseiller à l’ODEM, revient sur un parcours d’exception et une relation marquée par l’admiration et la filiation spirituelle.

Ce n’est pas dans mes habitudes de rendre hommage à titre posthume. Mais l’homme qu’était le doyen Philippe Hado mérite que je déroge à cette règle. Son départ m’a profondément bouleversé, tant il a compté dans mon parcours professionnel et humain.

Ma première rencontre avec lui remonte à 2014, lors des élections professionnelles à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Il était alors le directeur de campagne de Marie-Richard Magnidet, promoteur du journal La Presse du Jour, candidat à un poste de conseiller pour la cinquième mandature. J’étais membre de l’équipe de campagne. Nous avons parcouru ensemble les routes du pays pour défendre cette candidature, et ce fut le début d’un compagnonnage qui allait profondément marquer ma vie.

Le destin nous a réunis à nouveau quelques semaines plus tard à l’École Supérieure d’Administration et d’Économie (ESAE), cette fois dans un autre cadre : celui de la formation. C’est là que notre relation a pris une dimension plus personnelle. À l’époque, je dirigeais le journal Sagesse Info, mais des raisons personnelles m’ont conduit à quitter ce poste. C’est grâce à la proximité établie avec le doyen Hado que j’ai pu entamer une nouvelle aventure à Nouvelle Expression.

Avec lui, le travail prenait une autre dimension : rigueur, passion, transmission. Il savait faire confiance, et sa confiance en moi était à la fois touchante et stimulante. Au-delà du journaliste, j’ai découvert un homme d’une humanité rare, d’une générosité sans ostentation, et d’une éthique irréprochable.

Le doyen Hado était une référence. Il incarnait l’amour du métier, la fidélité aux valeurs de la presse, et une attention constante aux jeunes confrères, surtout ceux en quête d’apprentissage. Il savait écouter, conseiller, corriger, encourager.

Son départ laisse un vide immense. Mais il m’a légué un trésor : la sagesse, la bienveillance, le sens du devoir, l’humilité. Ce legs, je m’efforcerai de le faire vivre.

Adieu, doyen. Votre voix, vos écrits, vos gestes continueront de résonner dans nos mémoires et dans les salles de rédaction. Vous étiez un phare pour beaucoup. Vous resterez une lumière dans l’histoire du journalisme béninois.

Sylvanus AYIMAVO

Journaliste et Conseiller à l’Observatoire de la Déontologie et de l’Éthique dans les Médias (ODEM)

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