À l’approche de la fête de la Tabaski, les marchés informels de vente de moutons foisonnent à travers le Bénin, au grand dam des autorités centrales. Malgré les interdictions formelles de l'État, ces points de vente dits "sauvages" continuent de se multiplier, souvent avec la bénédiction tacite ou la complaisance de certaines administrations locales.
Le phénomène est visible : dans les rues des villes, des troupeaux de moutons, encadrés par leurs vendeurs, encombrent les trottoirs, traversent les quartiers, et perturbent la circulation. Une situation désolante qui, chaque année, suscite l’indignation des populations. Ces animaux, destinés à la consommation pour la fête musulmane, devraient normalement transiter par les marchés autorisés, tels que celui de Zongo à Cotonou, de Sèmè-Kpodji dans l’Ouémé, ou encore le grand marché à bétail de Parakou.
Pourtant, les vendeurs préfèrent ces espaces non réglementés, souvent installés à la hâte en pleine agglomération. Et ce, malgré les multiples taxes imposées par les municipalités dans une tentative de régulation. Leur principal argument : les marchés officiels, notamment le futur site de ZE, sont trop éloignés des acheteurs, surtout ceux venant de l’Ouémé, du Plateau ou du Nigeria voisin.
Ce projet de marché régional à ZE, porté par le gouvernement du président Patrice Talon, ambitionne pourtant d’offrir un cadre moderne, structuré et hygiénique pour le commerce de bétail. Une vingtaine d’infrastructures y sont prévues, sur un domaine de cinq hectares. Mais en attendant sa concrétisation, l’anarchie persiste.
En choisissant les circuits informels, les vendeurs espèrent optimiser leurs ventes, quitte à s’exposer à des pertes importantes, souvent dues aux conditions précaires d’installation et à l'insuffisance de mesures sanitaires. Une situation qui interroge sur la capacité des autorités à faire respecter les règles du commerce équitable et à protéger les intérêts des acteurs formels du secteur.
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