Le 11 août, certains internautes célèbrent la Journée mondiale de l’e-mail. Bien que non reconnue officiellement, cette date rappelle l’ascension fulgurante du courrier électronique… et le déclin inexorable de la lettre privée. Il aura suffi de quelques décennies pour que l’e-mail devienne l’ennemi mortel de la lettre manuscrite. La Journée mondiale de l’e-mail, célébrée le 11 août, n’a pas été instaurée par l’ONU ou l’UNESCO : elle serait née d’initiatives en ligne et de communautés d’internautes nostalgiques ou admiratives de ce mode de communication. Dans les années 1990, plus de 70 % de l’activité postale concernait les courriers. Aujourd’hui, chaque jour, 293 milliards d’e-mails s’échangent dans le monde, dont 1,4 milliard en France : l’équivalent de 39 messages quotidiens par personne. La majorité des spams, qui représentent entre 55 % et 95 % du trafic, est heureusement filtrée par les messageries. Avec 3,9 milliards d’utilisateurs connectés, l’e-mail s’est imposé comme un outil universel. Mais son empreinte écologique est considérable : une entreprise de cent salariés produit chaque année 13,6 tonnes de CO₂ rien qu’avec ses e-mails, soit 14 allers-retours Paris–New York. Les data centers, où sont stockés ces milliards de messages, sont de véritables ogres énergétiques : un seul consomme autant qu’une ville de 25 000 habitants. Sur les plus de 3 200 recensés dans le monde, la moitié se trouve aux États-Unis ; la France, avec 137 centres, arrive en quatrième position mondiale. Pour limiter leur impact, certains sont implantés dans des zones froides afin de réduire les besoins de refroidissement, et d’autres expérimentent la réutilisation de leur chaleur pour chauffer des bâtiments. Résultat : l’activité postale traditionnelle s’effondre. L’an dernier, seuls neuf milliards de lettres ont été échangées, contre 18 milliards en 2009. L’e-mail a gagné la partie.
Communication numérique
L’e-mail, fossoyeur de la lettre

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