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Porto-Novo et la dérive citoyenne

Incivisme : la capitale en danger

Incivisme : la capitale en danger

Trottoirs occupés, ordures dans les caniveaux, mobilier urbain détruit : Porto-Novo s’enfonce chaque jour un peu plus dans le désordre. Entre citoyens indifférents, partis politiques muets et autorités dépassées, le silence collectif devient une véritable menace pour la cohésion sociale et l’avenir de la ville.

Une ville livrée au désordre

Dans les rues de Porto-Novo, le spectacle est désolant. Des trottoirs envahis par des étals improvisés, des caniveaux transformés en dépotoirs, des bancs publics cassés et des nuisances sonores incessantes rythment le quotidien. Les quartiers de Ouando, Tokpota ou Djègan-Kpèvi sont particulièrement touchés. Une tournée de terrain, effectuée le 24 juillet dernier par des acteurs de la société civile, a encore révélé l’ampleur du problème et l’état d’abandon des infrastructures.

Des gestes anodins aux lourdes conséquences

Ce qui pourrait sembler être de simples incivilités produit des effets en chaîne. Les caniveaux bouchés favorisent les inondations, le vandalisme du mobilier freine la mobilité, et l’insalubrité dégrade la qualité de vie. Dans les écoles, les murs fissurés et les toilettes délaissées reflètent un environnement où le laisser-aller devient la norme. Ces pratiques banalisées fragilisent l’action municipale et hypothèquent tout projet de développement urbain.

Les partis politiques aux abonnés absents

Pourtant, la loi est claire : les partis politiques doivent participer à l’éducation civique des citoyens. Dans la 19e circonscription électorale (Porto-Novo, Akpro-Missérété, Avrankou), cette mission semble avoir été abandonnée. Aucune campagne, aucun programme de proximité ne vient rappeler les règles de base du vivre-ensemble. Ce mutisme interroge, surtout dans une capitale censée symboliser discipline et responsabilité républicaine.

Une déresponsabilisation qui mine la démocratie locale

Ni les conseils de quartier, ni les services techniques municipaux débordés et sous-équipés ne parviennent à endiguer le phénomène. Cette inertie généralisée nourrit un cercle vicieux où tout le monde s’habitue à l’anarchie. Progressivement, la frontière entre droit et arbitraire s’efface.

Le prix du silence : méfiance et chaos

L’absence de réaction engendre un climat de résignation. Faute de réponses concrètes, les citoyens perdent confiance dans les institutions et se désengagent. À terme, cette crise de confiance risque de compromettre la paix sociale et d’ancrer Porto-Novo dans une instabilité durable.

Un sursaut attendu

Rompre avec l’incivisme n’est pas impossible. Les citoyens doivent réapprendre le sens du bien commun, les autorités locales doivent agir avec fermeté, et les partis politiques doivent enfin jouer leur rôle éducatif. Pour une ville comme Porto-Novo, riche d’histoire et de culture, relever ce défi est une urgence collective.

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